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QUAND TU REGARDES UNE COULEUR PENSE QUE LA COULEUR TE REGARDE

INTRODUCTION : le blanc et le noir

A l’approche de la saison d’hiver, je choisis aujourd’hui de vous parler du blanc et du noir. Pendant des siècles et des siècles le  blanc et le noir et ont été considérées comme des couleurs à part entière. Michel Pastoureau nous rappelle que ces deux couleurs font partie d’un vieux système ternaire blanc-rouge-noir, système qui a traversé toute l’antiquité orientale, biblique et gréco-romaine, puis tout le haut Moyen-âge. Ce système chromatique à trois pôles est depuis très longtemps observé par des linguistes et des ethnologues dans plusieurs civilisations d’Afrique et d’Asie. On distingue chez plusieurs peuples de l’Antiquité, un regroupement trifonctionnel des couleurs : albati, russati, virides, (les blancs, les rouges, les sombres). L’histoire du petit chaperon rouge dont la version la plus ancienne semble dater des environs de l’an mil s’articule autour de ces trois couleurs : une petite fille vêtue de rouge porte un pot de beurre blanc à une grand-mère (ou à un loup) habillée de noir. La même circulation chromatique se retrouve dans blanche neige, mais avec une distribution des couleurs différentes : une sorcière en vêtements noirs apporte une pomme rouge (donc empoisonnée) à une jeune fille au teint blanc comme la neige.

LE BLANC :

« Avoir un blanc », «  montrer patte blanche », secouer le drapeau blanc pour faire la paix et passer à autre chose. Autant d’expressions qui évoquent le nettoyage, la neutralité, l’oubli. Regardons cette neige qui couvre la terre, toute propre, toute immaculée. Le blanc indique de passer de ce qui reste dans l’oubli à ce qui monte en conscience, couleur et non couleur en fonction des époques, c’est une couleur royale qui montre un nouveau chemin . C’est une période propice pour faire « page blanche » et « passer l’éponge » sur des événements où rien ne montait en conscience et démarrer du neuf. Une grande sensation de pureté peut se ressentir avec des symptômes de vertige liés à un nettoyage en profondeur ; la fleur de lys peut nous aider à passer ce cap. Dans la symbolique, la belle au bois dormant se réveille d’un long sommeil comateux qui l’a coupée de tout et ne lui a pas donné accès aux informations conscientes. Dans le blanc, il y a une notion de ne pas se rendre compte que cela ne monte pas à la conscience. Pour des raisons qui nous échappent, nous sommes dans l’oubli. Comme le fantôme, nous sommes invisibles aux autres, nous préférons ne pas savoir. Cela peut être un choc de passer de l’ombre à la lumière. Blanche neige ne sait pas ce qu’il s’est passé au château pendant son sommeil. Il est recommandé d’être vigilant, nous pouvons être aveuglés encore pendant un temps. Cette couleur blanche évoque aussi le signe d’un aspect naïf de notre personnalité ou d’un aspect novice dans ce qu’il y a à démarrer quelque chose de totalement nouveau, à savoir pour la première fois. C’est une période de renaissance, nous passons à du neuf, nous sommes une nouvelle personne. Grâce à ce nettoyage réalisé ou en cours de réalisation, tout est à inventer, tout est monté en conscience et si c’est encore en train de se faire, cette couleur vient nous dire de le faire monter en conscience maintenant. C’est le passage au conscient.

LE NOIR :

Le noir nous plonge dans les ténèbres, cette couleur est pensée et vécue comme «  une non couleur » pendant trois siècles, ce sont les artistes qui ont peu à peu donné dans les années 1910 le statut qui avait été le sien avant la fin du moyen âge : une couleur authentique. Couleur de la nuit, des entrailles de la terre et du monde souterrain, le noir est aussi la couleur de la mort. Dans l’Egypte pharaonique, le noir chthonien est lié à la dimension féconde de la terre, il assure le passage vers l’au-delà, c’est un noir bénéfique, le signe d’une renaissance. Pour la bible, le noir est associé à l’enfer et au diable. Cette couleur peut être vécue comme angoissante et faire peur. Il y a à passer une épreuve, à traverser un trou noir pour passer à autre chose. Ce passage nous fige dans la crainte de ne pas en être capable et nous ramène à des peurs ancestrales. C’est la fin d’un cycle, l’aboutissement pour une étape à franchir, il peut être question de solitude ou d’occultisme aussi qui peut nous déstabiliser. C’est un passage obligé qui fait grandir. Si nous choisissons de l’assumer, plus rien ne sera jamais comme avant. Un travail de deuil est à faire, la fin d’une situation, d’une relation, d’une étape.

Dans l’antiquité, pour tous les peuples de l’hémisphère nord, le corbeau est l’être vivant le plus noir qui puisse se rencontrer : c’est un oiseau à la fois divin, guerrier et omniscient. Peut-être le corbeau, admiré par les romains, vénérés par les germains, image vivante et positive de la couleur noire, était-il trop clairvoyant pour le christianisme médiéval qui en avait fait un oiseau diabolique aux pratiques divinatoires ? Il peut être question de contacter en nous toute notre puissance occulte, nos perceptions ésotériques. Cela peut aussi indiquer de nous faire accompagner pour clôturer quelque chose et accepter. C’est un acte d’acceptation par excellence. Chacun possède en soi des forces obscures qui peuvent rappeler des passages « clé » dans notre vie ou nos vies passées, il y a à y retourner avec ce que cela implique d’angoisse liée à cela car nous en connaissons déjà les aspects douloureux. C’est un passage obligé, il n’est plus question de faire marche arrière et vous le pressentez. Alors l’alchimie se produit et le noir brille et s’affiche luxuriant. Il y a de la magnificence qui en ressort. Qu’est-ce qui pourrait être exploité de manière non rationnelle, qu’est-ce qui fait que l’on pourrait nous qualifier d’être original et riche en imaginaire ? Nous pouvons alimenter le côté paranormal ou surnaturel. Nous regardons des films fantastiques, nous lisons des livres surnaturels. Nous nous intéressons aux sujets qui sortent de l’ordinaire comme pour nous aider à démystifier ces facettes en nous ; il est peut-être aussi tout simplement question de démarrer une nouvelle étape avec brio et élégance sans regarder derrière. Cette couleur nous dit que nous avons intégré les ruptures, les séparations, les fins car l’acceptation nous a montré comment quitter sans être directement affecté.

CONCLUSION : le blanc et le noir

Que ce soit le blanc ou le noir, ces 2 couleurs nous parlent de passer à autre chose. La page est vierge, du nouveau est à inventer pour un départ neuf. Nous avons fait le deuil de nos peurs ancestrales de condition de « mortel » et nous acceptons de les traverser pour découvrir l’extraordinaire qui sommeille en nous. Véritable alchimie ces 2 couleurs sont notre Yin et notre Yang, nos magnifiques polarités qui nous équilibrent. L’hiver est une saison où la déesse Perséphone retrouve Hadès, le Dieu des Enfers et quitte sa mère Déméter qui a arrêté le blé pour être sûre de retrouver sa fille chaque année. C’est une période de rupture, d’introspection, de recueillement, de froid, de deuil et nous n’avons pas d’autre choix que de l’accepter avec toutes les conditions de  dénuement et de sobriété qui l’accompagnent ! C’est à ces conditions que nous renaîtrons tout neuf et transformé au Printemps…..

 

Cet article a 2 commentaires

  1. Stéphanie

    C’est fou ce sont les 2 cartes que j’ai tiré hier soir…
    Merci pour les explications !

  2. frédérique PETORIN

    TANT MIEUX !

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